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Tuesday, August 4, 2020

Beyrouth : ce que l’on sait des fortes explosions - L'Obs

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Deux puissantes explosions successives ont secoué mardi 4 août Beyrouth, semant la panique et provoquant un immense champignon de fumée dans le ciel de la capitale libanaise. La double déflagration a fait 73 morts et 3 700 blessés, selon un bilan officiel provisoire publié mardi à 23 heures heure française. Que s’est-il passé ? « L’Obs » fait le point.

Deux déflagrations successives, un immense champignon de fumée

Vers 18 heures locales, une première explosion est entendue à Beyrouth, suivie d’une autre très puissante qui a provoqué un gigantesque champignon dans le ciel. Les immeubles ont tremblé et les vitres ont été brisées à des kilomètres à la ronde. Le souffle a été ressenti jusqu’à l’île de Chypre à environ 200 km de là.

« Nous avons vu un peu de fumée et ensuite une explosion. Puis le champignon. La force de l’explosion nous a propulsés en arrière dans l’appartement », a raconté un habitant du quartier de Manssouriyeh, qui a assisté à la scène depuis son balcon, à plusieurs kilomètres du port.

« C’était comme une bombe atomique. J’ai tout vu, mais rien de tel », a déclaré à l’AFP Makrouhie Yerganian, un professeur à la retraite, qui vit depuis plus de 60 ans en face du port. « Tous les immeubles environnants se sont écroulés », a-t-il dit.

« J’ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J’ai senti que c’était plus fort que l’explosion lors de l’assassinat de Rafic Hariri » en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d’explosifs, a déclaré à l’AFP une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth.

Plus de deux heures après l’explosion, les flammes enveloppaient toujours le secteur. Un hélicoptère collecte de l’eau de la mer pour éteindre les incendies, a constaté une correspondante de l’AFP.

2 750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’origine des explosions, selon le gouvernement libanais

Environ 2  750 tonnes de nitrate d’ammonium étaient stockées dans l’entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé, a dénoncé le Premier ministre Hassan Diab.

« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution », a-t-il déclaré devant le Conseil supérieur de défense qui a tenu une réunion d’urgence.

« C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question », a-t-il ajouté selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Le nitrate d’ammonium est un engrais chimique et également composant d’explosifs.

« Nous ne connaîtrons pas de repos tant que nous ne trouverons pas le responsable de ce qui s’est passé pour qu’il rende des comptes », a promis le Premier ministre.

« Il semble qu’il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu’il s’agissait de matières très explosives », indiquit plus tôt le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, interrogé par des télévisions en se déplaçant dans le secteur.

Où a eu lieu la double explosion ?

Les déflagrations ont eu lieu dans la zone du port de Beyrouth, dans le secteur des silos à grain, où était stoccké le nitrate d’ammonium selon les autorités.

Un silo détruit dans le port de Beyrouth, après une énorme explosion, le 4 août 2020.

Un silo détruit dans le port de Beyrouth, après une énorme explosion, le 4 août 2020.

La catastrophe n’est pas sans rappeler l’explosion de 300 à 400 tonnes de nitrates d’ammonium de l’usine AZF, à Toulouse, qui, le 21 septembre 2001 avait tué 31 personnes et fait près de 5 000 blessés.

Sur Twitter, Cheryl Rofer, une scientifique nucléaire américaine à la retraite, a estimé que « la couleur rouge [de la fumée] indique vraisemblablement une explosion de nitrate d’ammonium ». « Le nuage sphérique [de l’explosion] est une condensation de l’eau dans l’onde de choc ».

 

Israël affirme n’avoir « rien à voir avec cet incident »

« Israël n’a rien à voir avec cet incident », a commenté auprès de l’AFP une source gouvernementale requérant l’anonymat. « Je ne vois pas de raison de douter des informations émanant de Beyrouth […] il s’agit d’un accident qui semble avoir été causé par un incendie », a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi mardi soir à la chaîne israélienne 12. La tension entre les deux pays est montée d’un cran ces derniers jours, l’armée israélienne étant en état d’alerte à la frontière libanaise.

Un bateau en feu devant le port

Un navire arrimé face au port de Beyrouth était en flamme après les violentes explosions, sans qu’il ne soit possible de déterminer s’il y avait à son bord des passagers. Dans le port, un officier a demandé aux journalistes de s’éloigner du secteur, craignant une explosion du navire à cause du réservoir de carburant.

Les hôpitaux submergés

Selon un bilan provisoire du ministère de la Santé, 73 personnes ont été tuées et 3 700 blessées. Tous les hôpitaux de la capitale sont saturés par l’afflux des blessés, et plusieurs ont subi des dégâts importants dans les explosions. L’hôpital Hôtel-Dieu a aussi indiqué dans la soirée être arrivé à pleine capacité, après avoir accueilli plus de 500 blessés, de même que l’hôpital Rizk, avec 40 blessés.

Des appels à des dons de sang ont été lancés par les autorités sanitaires. Le Liban a appelé à une aide internationale.

Etat d’urgence

Le Conseil supérieur de défense « recommande » au gouvernement de décréter l’ « état d’urgence » pour deux semaines dans la ville de Beyrouth.

Durant cette période, un « pouvoir militaire suprême sera chargé de toutes les prérogatives en matière de sécurité », selon le communiqué de clôture du Conseil supérieur de défense.

Le gouvernement doit tenir une réunion d’urgence mercredi.




August 05, 2020 at 04:12AM
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